Matias Rodriguez

On entend çà et là des critiques démesurées par rapport à la liste de Bayou. A tel point que le Rassemblement national devient aux yeux de certains plus respectable que la gauche rassemblée. Qu'est ce qui fait peur à une partie de la gauche et à la droite ? Les propos outranciers de Jean Luc Mélenchon? Je peux l'entendre mais il n'est pas tête de liste. Le travail réalisé par les partis de gauche dans les collectivités territoriales n'a jamais montré de signe de rupture avec la République et on voudrait nous rejouer le match des chars soviétiques en 1981. 

Qu'est ce qui leur fait tant peur? 

Et si on parlait de programme ?

5 volets sont retenus qui forment l'armature du programme. Contrairement au programme de Pécresse sont abordés les thèmes qui sont de compétence régionale. Exit la sécurité qui est de compétence Etatique même s'il constitue un vrai fond de commerce pour la droite.

Je comprends qu'ils aient peur puisque le premier point abordé est l'écologie avec notamment un plan de relance de 3 milliards d’euros pour le climat et l’emploi local, la conditionnalité des aides économiques, le soutien massif à l’Ecologie Sociale et Solidaire et la création de 30 000 emplois solidaires, la Protection des terres agricoles (Gonesse, Saclay, Grignon...), le triplement du nombre d’exploitations et la sortie des pesticides.

Autre compétence de la région, le transport avec :

Priorité aux transports du quotidien : modernisation des RER B, C et D (un véritable échec pour l'équipe sortante), le développement des bus, des horaires de nuit et l'extension des trams et métros

La gratuité des transports pour les bénéficiaires des minimas sociaux, les moins de 18 ans et les 18- 25 ans étudiants, demandeurs d’emploi et en parcours d’insertion au 1er septembre 2021

Un Plan vélo : RER Vélo +1000 km de pistes, stationnements sécurisés, gares 100% cyclables, offre vélo aux lycéens

L'accessibilité des trains pour les personnes en situation de handicap et amélioration du réseau PAM

Préserver les services publics des transports en stoppant la mise en concurrence

Troisième volet : Mieux se loger, mieux manger et mieux consommer avec :

1 milliard d’euros pour le logement social, la rénovation thermique et phonique, soutien à l’encadrement des loyers, respect de la loi SRU

Vers des cantines 100% bio et de proximité et sans plastique, un choix végétarien quotidien et la gratuité pour les premières tranches du quotient familial

Soutien à l’économie circulaire pour la réduction des déchets et le réemploi

Quatrème volet : Soutenir la jeunesse et l’égalité

Un plan de 6 milliards pour les lycées et 30 000 nouvelles places

Un observatoire régional de la laïcité, lieu de ressources et de sensibilisation

RSA dès 18 ans et aide d’urgence pour les étudiants et les jeunes précaires

Un observatoire contre les discriminations, une région féministe engagée contre le racisme, l’antisémitisme et les LGBTQIAphobies qui aide à la création de centres IVG et de maisons des femmes. Valérie Pécresse préfère les manifestations contre le mariage pour tous.

Cinquième volet : Bien-vivre en Île-de-France

Un plan d’urgence pour le secteur culturel et sportif

Installation de centres et maisons de santé, financement de la formation de nouveaux personnels soignants

Des conventions citoyennes régionales pour faire vivre la démocratie

Que des gens de gauche considèrent que ce programme est plus loin de leurs convictions politiques qu'un programme de droite m'étonne.

Nous préparons l'avenir de nos enfants, de nos petits enfants et la priorité est de les protéger au maximum. On connaît la difficulté de certains jeunes à se loger, à se déplacer (tarifs des transports élevés) et à se nourrir. Beaucoup doivent travailler lors de leurs études pour financer leur carte de transport ou un logement qui les rapproche de leur établissement scolaire. Cela réduit considérablement leurs chances de réussite. J'en sais quelque chose puisque tel a été mon cas. 

Dimanche, c'est sans hésitation que je voterai pour le programme de Bayou.

Encore deux élections cette année. Dans un contexte de défiance à l'égard de la classe politique, cela laisse présager d'une très faible participation à deux élections qui, pour beaucoup, n'ont pas d'importance. Et pourtant, avec les élections municipales, ce sont les élections qui touchent le plus à notre quotidien. 

Sans trop aller dans les détails, les domaines de compétences obligatoires du département sont l'action sanitaire et sociale, les collèges, la voirie, la culture, l'équipement des zones rurales, la sécurité incendie ou encore la protection de l'environnement. Il suffit d'avoir une personne en longue maladie dans son entourage, d'être en situation de précarité ou encore d'avoir un enfant scolarisé au collège pour mesurer l'importance des actions départementales dans notre quotidien, sans parler de l'intervention du SDIS ...

Autre particularité des collectivités territoriales, c'est que leur budget doit être équilibré, contrairement à celui de l'Etat. Au niveau du département, le "quoi qu'il en coûte" n'existe pas. On mesure d'autant plus les conséquences de choix politiques que lorsque nous sommes contraints d'effectuer des arbitrages et dans le cas d'un budget départemental, les arbitrages donnent un éclairage sur les choix idéologiques.

Je pourrais faire les mêmes démonstrations pour la région avec des domaines de compétence différents.

C'est pourquoi je pense que le manque d'intérêt pour ces élections départementales et régionales est paradoxal.

Nous vivons actuellement une période inédite dans notre histoire contemporaine. Qui aurait pu imaginer il y a deux mois un confinement aussi long, voire un confinement tout court? Je n'ai jamais utilisé les raccourcis et, à mon avis, on ne peut pas comparer cet événement à une guerre, les anciens combattants pourraient en témoigner. Pour autant ce qui est frappant dans cet épisode insolite, c'est qu'il est universel et qu'il nous interroge très fortement sur notre style de vie et probablement sur notre civilisation. 

En premier lieu, il met en évidence que la liberté n'est pas une évidence et que les gestes quotidiens et anodins de la vie ont une valeur et qu'on ne peut les apprécier finalement que lorsqu'on sait à quel point ils nous manquent : embrasser un proche, se promener dans un parc, aller faire des courses ou encore se rendre sur son lieu de travail. 

Il montre aussi notre capacité à nous remettre en question, à développer en un temps record des chaînes de solidarité et à nous rendre créatifs. C'est aussi l'un des paradoxes de voir que les réseaux sociaux si souvent décriés comme étant un outil d'isolement pouvaient, lorsqu'ils sont utilisés à bon escient, être un lien social très fort. Imaginons un seul instant le même confinement sans la possibilité de se voir et d'échanger comme le permettent whatsapp, teams ... 

Il a permis de souligner l'importance de nos services publics et finalement mis en valeur tous ceux qui sonnent l'alarme depuis longtemps sur leurs conditions de travail et la reconnaissance de leur profession (personnel soignant, enseignants, éboueurs ...). Ce que les gilets jaunes, dispersés dans leurs actions et leurs mobiles, ont essayé de mettre en exergue, la crise sanitaire l'a montré par l'exemple. 

Le développement si rapide du télétravail a prouvé l'efficacité d'une autre manière d'organiser l'économie en limitant les déplacements et en gérant son temps de travail plus librement. Et cela nous interroge sur l'action de l'Homme sur cette planète.

Cette période de confinement a eu ceci de bénéfique qu'elle a réussi l'exploit de faire respirer notre planète. On a tous en tête l'image de Venise où l'on a vu réapparaître tout un écosystème. On a ces images poétiques de daims se promenant en centre ville, à Boissy Saint Léger ou encore les renardeaux au cimetière du Père Lachaise. Assez de symboles forts pour convaincre les plus sceptiques de la nécessité de changer de paradigme si l'on veut sauver notre planète. 

Alors peut-on parler des jours heureux à venir (paradoxal de voir le président utiliser ce slogan de campagne de la France Insoumise)?

Pour ma part, je ne suis jamais vraiment confiant sur la nature humaine. J'avais imaginé la même chose lorsque nous étions touchés par les attentats. Le confinement était alors d'une autre nature : absence de manifestations, peur de se rendre dans des lieux tels que les stades, les salles de concert ou les terrasses de café. Il s'est accompagné également d'une sorte de confinement intellectuel avec une volonté de faire union nationale, quitte à éliminer ce qui fait la vraie valeur ajoutée de notre société : la pluralité des expressions, la satire ...

En tout cas, si l'on doit s'enrichir de cette expérience unique, cela passera par une revalorisation des métiers que l'on sait maintenant (je le dis avec un brin d'ironie) si indispensables. Cela passera aussi par une meilleure prévention des risques sanitaires (car il y aura probablement de nouvelles pandémies). Cela passera j'imagine par la poursuite des luttes sociales. 

Mais il n'y aura de changement que si l'on réinterroge, politiquement mais aussi individuellement, notre rapport à la nature : privilégier les liaisons douces, les circuits courts, favoriser le télétravail pour éviter la saturation de nos réseaux de transports (routes, trains ...), poursuivre les élans de solidarité après le confinement, soutenir nos commerçants, restaurateurs, professionnels des milieux artistiques ... qui ont tellement soufferts économiquement de cette période.

Bref la marche est haute et continuons à rêver à des jours heureux.

Depuis 5 ans, le Maire d’Epinay sous Sénart agit comme un Prince dans notre ville. Choix de ses interlocuteurs, absence totale de concertation et de communication par rapport à des travaux aussi importants que la destruction d’une salle municipale, d’annexes de Mairie ou encore l’abattage d’un cèdre du Liban.

Les chantiers se multiplient au grès de ses envies (caprices ?) et sans que les élus et les habitants aient d’information sur les coûts engendrés. Récemment, 3 élus dont 2 Maires-adjoints ont dénoncé cette pratique autocratique et des dépassements budgétaires impressionnants, notamment sur le chantier de la Mairie.

Le mandat était déjà bien engagé avec une hausse des impôts locaux et une augmentation des tarifs municipaux confiscatoire. 

Bien entendu, il pensait pouvoir faire passer la pilule en multipliant les événements festifs et certains d’entre eux sont tout à fait appréciables. Mais quel paradoxe de dépenser autant pour de l’esthétique comme c’est le cas par exemple pour le miroir d’eau de la Mairie quand les besoins sont criants en matière sociale. Quelle valeur ajoutée apporte la municipalité à la Ville grâce aux dotations de péréquation qu’elle reçoit tous les ans ?

Dans quelques jours, il sera temps de faire le choix d’un nouveau Maire et chaque vote aura son importance pour mettre à défaut un Maire sortant qui n’a pas besoin de faire campagne tant il utilise les moyens municipaux pour valoriser ses actions.
Pour ma part, c’est sans aucune hésitation que je voterai pour le conseiller départemental Damien Allouch.

Une fois cela dit, et après avoir été de tous les combats politiques depuis 2008, je ne participerai pas activement à cette dernière phase de campagne.

Suite  à la défaite de la gauche, j’ai fait partie de ceux qui ont participé au dialogue et à la réconciliation des gauches au sein d’Unis à gauche pour Epinay Sous Sénart.

Avant même que Damien ne se présente, je lui ai apporté mon soutien car il me paraissait être le plus à même de rassembler. 
J’ai ensuite participé à l’association Ensemble qu’il a créé, puis à l’association A Vous Epinay. 
J’ai refusé les appels d’autres candidats.
Malgré l’appel de mes partenaires de gauche, j’ai accepté l’idée que deux Spinoliens appartenant à la République en Marche puisse faire partie de la campagne de Damien, à condition qu’ils mettent de côté leur étiquette politique. 

Finalement, non seulement je n’ai pas été intégré à la liste, malgré mon soutien précoce et les scores honorables réalisés aux départementales avec le Front de gauche et aux législatives avec La France Insoumise, mais en plus j’ai appris dans le même temps le ralliement de Constant Lekiby à la liste de Damien Allouch. Malgré le fait que j’apprécie humainement Constant Lekiby, je ne me résous pas à croire au scénario du rassemblement mais plutôt à celui d’un renoncement (et donc à une solution de sortie) suite à une campagne qui s’essoufflait. De plus, alors que la liste jouait contre les appareils politiques, on se retrouve maintenant face à un accord de liste validée par les partis.

Ce n’est pas grave, me direz vous, le local reste le local. Et j’ose imaginer que si cette alliance est sincère, la gestion municipale sera à la hauteur de l’enjeu. 

Mais dans cette nouvelle configuration, combien de militants de droite et d’En Marche vont devenir grands électeurs, notamment lors des sénatoriales. Je rappelle que, malgré le caractère apolitique de la liste, le candidat désigné tête de file par le Modem, celui désigné tête de file par la République en Marche et  le candidat investi par le Parti Socialiste seront sur la même liste à des postes stratégiques. Beaucoup de Spinoliens sont durement touchés par les lois antisociales de Macron.

Ce climat se rajoute à celui plus national où de nombreux candidats encartés s’infiltrent dans des listes dites citoyennes, à tel point qu’on n’arrive plus à distinguer sa droite de sa gauche.

En tant que citoyen, si Damien Allouch est victorieux, j’en serai bien sûr satisfait et j’accepterai volontiers de lui apporter mon aide mais dans l’état actuel des événements et pour les raisons que j'ai évoqué, je ne prendrai pas part au reste de la campagne.